Grimpe au Vent ou Comment combiner la voile et l’escalade
Trip bâteau + escalade dans les calanques de Marseille.
Durant une semaine à bord d'un voilier, nous avons mouillé dans les plus belles calanques et usé avec plaisir nos chaussons sur le calcaire blanc.
sous la houlette de notre skipper préféré, Daniel
Avec pour appui le beau Denis
Et ses co-équipiers :
Christophe, Régis, Sylvie, Laurent, Charles, Evelyne, Michael, Jean-Louis, Agnès
Samedi 01/06/02
Arrivée à Marseille 12h20. Métro vers la Canebière. Michael s’y fait voler son portefeuille à même son pantalon. Nous laissons donc le groupe sur la terrasse d’un café face au ponton.
Passage au commissariat pour faire la déclaration tandis que le reste du groupe, vaque et aux courses, et à l’inventaire du bateau, qui répond au petit nom d’Obsession.
Petit arrêt à la Caravelle juste histoire d’y admirer le site, petit balcon sur le Vieux Port... Malheureusement trop tard pour y manger... Direction l’Auberge Espagnole, petite table sous les parasols... Du bruit sur le parvis de l’église : une fête de quartier... Musique, danse... Beaucoup de personnes en ressortent avec un géranium sous le bras, même nos voisins... Nous quitterons la guinguette, pour retrouver l’équipage d’Obsession, qui attend de pied ferme les courses, que Casino doit livrer. Enfin l’heure du départ, 21h00, direction Sormiou. Minuit, une plâtrée de pâtes avant d’entamer une semaine trépidante.
Dimanche 02/06/02
7h30. Ca bouge au-dessus de ma cabine, les grimpeurs s’apprêtent-ils déjà à partir ? Ce n’est que l’annexe. Nous ne démarrons que 10h30, pour le secteur de la Grotte du Capelan, Eperon Nord.
Méli mélo entre les pro et les moins pro de l’escalade. Sur notre équipée (corde simple, Evelyne/Charles et corde en flèche Denis, Daniel et Ich), nous en perdons deux : notre skipper préféré, et Carl der Grösse. Nous continuons donc toujours en flèche, Lapin, Evelyne et die kleine Agnès aus Frankreich, pour retrouver en bout de course Laurent et Michael (est de retour), qui de leur côté ont perdu aussi quelques voileux, notons Sylvie, Régis, Sylvie.
Merveille des merveilles, nous faisons un rappel sur 90 mètres dans le secteur de la Momie, tandis que nous voyons disparaître sur fond de mer Denis, qui moins enthousiaste, est redescendu à pied, et que vient chercher en annexe Daniel. Le reste de l’équipage, se trouve déjà à bord, et nous prépare un tchatchouka d’enfer... Une heure trente de rappel, Charles a pris la relève de Daniel dans l’annexe, et surveille le déroulement des opérations. Patiemment, Charles devient le Charles Attend (" Charlatan ") bouillant d’amour pour sa princesse, qui se démène à bout de corde. Retour à bord, quelques vaillants se lavent dans la mer, tandis que d’autres plus prosaïques préparent l’apéro. Lumière de la terre : l’appel de la femelle incitent Denis et Laurent à aller chercher, sponsorisés de gilet de sauvetage, et coacher par Titof la malice, la jolie sirène, Valérie...
Lundi 03/06/02
C’est l’âme en peine, qu’apparaît Valérie à Régis en ce petit matin brumeux. Des brillants chevaliers, ils n’en restent que quelques ronflements sonores. Régis va prendre galamment la peine de la ramener sur la terre ferme.
Départ vers 11h00 pour Sugiton. Les grimpeurs s’initient aux manips : choque moi ça, mouille, prépare la poupée, avant d’aller grimpouiller, tandis que d’autres s’en vont s’initier au Pastaga à Cassis et à des besognes plus quotidiennes.
Daniel reste à bord, tandis Christophe, Charles, Agnès arpentent café et ruelles.
18h00, nos quatre mousquetaires s’en retournent vers Sugiton récupérer le reste des troupes.
Petit plouf, en les attendant, premier un streap-tease fessial de Christophe.
Départ pour Port Pin, qui est plus abrité que En Vaux pour y mouiller. Tchatchouka pour se remettre de la journée, et anticiper une nuit pleine de houle, peu ont bien dormi : face à la pluie, repli matinal de Michael, qui a dormi sous les étoiles, histoire de supporter un minimum de tangage. Beaucoup de traits tirés...
Mardi 04/06/02
Petit-déjeuné à Port Miou, d’où nous repartons vers les 10 heures pour En Vaux. Le Doigt de Dieu nous y attend...
1ère cordée : Denis, Christophe, Agnès
2ème cordée : Michael, Laurent
Superbe vue sur la calanque, les fonds marins s’y détachent bleu électrique, bleu ciel... Une belle grimpe, à beaux placements... On se sent respirer de bien être.
A la descente, Pote François attend Denis, qui repart à l’attaque de la falaise. Nous retrouvons bientôt le reste de la troupe, mis à part Daniel et Régis de faction en alternance sur le bateau, qui se trouve étalé sur la plage de galets à lézarder et à pique niquer.
Encore un bain calanquesque avant de revenir sur Cassis, où Laurent nous quitte le cœur en berne, pour laisser place à Jean-Louis, dit la Tounga. Tous se refont la beauté à coup d’eau douce, avant d’aller schluger dans le port, au bar de la Marine.
Mercredi 05/06/02
Il a plu cette nuit, une pluie qui vient d’Afrique, et qui couvre d’une pellicule orangeâtre Obession. C’est donc de bon réveil, que nous retrouvons Christophe et la toute fraîche relève Jean-Louis, en train d’astiquer vaille que vaille le pont : de vrais bons moussaillons. Christophe, Michael, Denis, Agnès allons chercher quelques fougasses et autres provisions avant de laisser le champ libre à d’autres plaisanciers en mal de civilisation. Nous achèverons les fougasses sur Morgiou, où grosse invasion de méduses. Nous rejoignons le rivage vers 15h00, laissons à bord, Régis, Sylvie et Michael. Aujourd’hui, grimpe de couennes dans le secteur Abri Côtier jusqu’à la nuit tombante... Nous mouillons donc dans cette calanque, cul à un épi rocheux.
Denis se trouve un nouveau job, le slogan : " Denis SOS Dégaine, 24heures sur 24, pour femme en détresse ". Deux voies parallèles : Evelyne dans l’une, Denis dans l’autre. Ach so méchant passage, pour la petite Evelyne, et que grand Denis mette dégaine et corde pour qu’elle puisse finir la voie, petite tricheuse va.
Christophe inaugure une nouvelle technique : pour toute absence de prise, l’équation suivante : 2 thyms = 2 bras, et hop que je me tire du mauvais pas.
Daniel fait Nounours sur son petit nuage : ça commence par une3b et ça fini dans une 6a...
Jeudi 06/06/02
" Il pleut, il pleut, il pleut... " dixit la chanson de Georges Chelon, qui se confirme dans notre concret. Nos palabres nocturnes sur le programme de grimpe, le Crest St Michel, se trouvent reléguer par le froid de canard. Même les pêcheurs mettent leur ciré. Repli à l’intérieur du bateau, je suis seule sur le pont à remplir ce carnet sous le ciel grisâtre.
Le coup de gueule matinale d’Evelyne : " Qui s’est permis d’amalgamer la vaisselle sale sur la vaisselle propre ? Il y en a qui aime me la voir faire "
Les falaises nous tendent leur bras... en l’occurrence Luminy, dans le secteur ANPE sur l’aiguille de Sugiton : voie " la Directe " pour Daniel, Denis, Agnès qui grimpent en flèche. Dulfer, dièdre, tout y est. Le vent nous freine pour reprendre la falaise après le repas de midi, que l’on prend ceci dit vers 16h00. Eclatement du groupe : les plus courageux, Evelyne et Denis, s’en vont rejoindre Michael et Jean Louis dans la paroi des Toits. Christophe et Ich tournoyons goûté l’eau, tandis que Daniel, Régis et Sylvie s’en retournent vers Obsession. Oh surprise, l’épi rocheux a eu raison de notre absence, le cul du bateau drague le rocher, qui raye sa carrosserie (gel coat) ; tandis que le bout du bateau se débat pour nous faire rester quelques jours supplémentaires : l’ancre est coincée. Nous nous retapons le moral en préparant des courgettes farcies. Soir tapenades, ti’punch beaucoup de fatigue dans l’air, ce qui n’empêche pas de faire la tournée phonique de nos conjoints respectifs... Hola pour Marylène, Florence, Patrick, Charles, qui lui, nous a quitté au port de Cassis. La nuit s’annoncent belle sous une multitude d’étoiles que viennent bercer doucement le clapotis des vagues.
Vendredi 07/06/02
Personne sur le pont, hormis le soleil et le vent pour nous accompagner dans notre retour à la civilisation. Opération sauvetage de l’ancre : Denis enfile combi, met masque, tuba, palmes pour aller " oringuer " l’ancre. Il est très fort, très très fort : opération directement succesfull , l’ancre se dégage et immerge hi pip pip hourra. Dehors gros temps 35 à 40 nœuds de vent et une houle et des vagues de 4 mètres. Jean Louis monte sur le pont, et une, et deux, et trois vagues... Trempé, pourri... Sylvie refait la couleur de la jupe arrière, " dis skipper, c’est encore loin la Marseille... ? " Les avis de grand frais se succèdent à la VHF. Grimpeurs et voileux serrent les dents (pour ne pas absorber de sel), à défaut de serrer les fesses : Ca tangue, et ça douche à go go. Jean Louis tient la barre, Sylvie allongée derrière lui, se redresse : " ben pourquoi n’y a t il plus de moteur ? " Grand blanc, seul le vent se fait entendre. Jean Louis assume : " -Pas besoin du moteur, il y a suffisamment de zef . - Oh non... " et Sylvie de repartir faire un crescendo par dessus la rambarde. Tandis que Sylvie agonise, Denis et Jean Louis aperçoivent un aileron : dauphin, requin ? Le sujet reste à débattre. D’autres voiles viennent s’agiter sur la mer : superbes bateaux pour nous accueillir, le trophée de Marseille doit avoir lieu. Ah Marseille, le port, la terre... Petit coup de gasoil pour le moteur (lui aussi a soif). A peine arrivés, le loueur arrive, un plongeur aussi, et que je plonge sous la quille pour inspecter les safrans soit disant abîmés. Pour notre propre contre conclusion, c’est Tof , qui cette fois, enfile la combi. Il confirme le côté marseillais du loueur à exagérer des traces de griffes de chat. Charles nous a rejoint.
Nous sommes de nouveau seuls, la soirée, après le rangement des bagages, s’annonce chaude : trop de picrate à finir, en tout 9 cadavres comptabilisés pour nous mener jusqu’à 2 heures. Evelyne est décider à se lancer dans l’ascension de la table du 1+ en tête, à peine le temps de mettre la première dégaine, elle prend un plomb magistral, balayant sur son passage gobelet, bouteille ; beaucoup de mal à se remettre droit sur la paroi. Slow d’enfer entre Charles, délaissé par une Evelyne non remise de son échec, et Agnès... Denis s’y met aussi...
Samedi 08/06/02
7h00 branle bas de combat, tout doit être nickel pour 9h30.
La tête part un peu en vrac... mal de mer, mal d’alcool... Après le petit déjeuner, répartitions des lieux. Les uns astiquent l’intérieur, d’autres le pont à coup de jet d’eau . 10 heures, inspection du loueur. 11h30 nous abandonnons Obsession, sous un crachin grisâtre à la queue leu leu lourdement mulés direction la gare St Charles... Déjeuné à la gare, avant d’embarquer : 13h29 le TGV démarre. Adieux cacous et cagoles.
Ouh dans le train, ça pionce direct... et puis ça se réveille, les magazines passent de main en main... Denis et Michael initie Christophe à l’esprit grimpeur, une nouvelle recrue ?
16h41, aucun retard, nous sommes à Paris, sous le soleil.
Il n’y a pas de conclusion sans hypothèse de départ, or au départ aucune hypothèse hypothétique, n’a été envisagée. En bref, un bon groupe de joyeux lurons. " Donnez moi un bateau et je gravirai des montagnes " disait l’autre (M. Ivanovitch). Mais le plus grand et le plus beau sommet que nous ayons conquis tous ensemble reste celui du plaisir de partager et de vivre la découverte.
Un hourra unanime à notre skipper préféré et son équipage hors pair.
Vive grimpe au vent, et que voguent de nouveaux projets pour l’année prochaine.
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